samedi 3 décembre 2011

DES FLICS, DES LEZARDS, UNE PUTE…


Premier vrai jour à Phnom Penh. Réveil 8h30 avec des lézards sur les murs (les reptiles oui). Je veux aller au Quai Sisowath, le lieu des étrangers et des routards. Je demande au conducteur d’un Moto Dop s’il peut m’y emmener, plan à la main. Il me dit oui avec un grand sourire. Mais je lis un doute dans ses yeux. Pas sûr qu’il sache où il doit aller. Après un parcours cahin caha (les routes sont assez mauvaises) et quelques frayeurs (la circulation est un bordel sans nom, tout le monde roule comme il a envie. Mais VRAIMENT comme il a envie), mon conducteur m’allège de 2$ avec un grand sourire… sans m’avoir amené où je voulais ! Je sens que je ne vais pas réussir à lui faire comprendre qu’il m’a déposé devant une université, et pas au Quai Sisowath. Je laisse tomber. Je me débrouillerais par mes propres moyens.
Mais d’abord un café.


Je marche au hasard et tombe sur « Le Bon Café ». Un lieu pour moi ça ! La serveuse, aimable et souriante, m’amène un café au lait vraiment très bon ! Il est à peine 10h00 du matin, et déjà il fait très chaud. Les rues sont bondées de monde.

Des bonzes traversent la rue. Il est très mal vu de les photographier. Je m’abstiens (même si  j’avoue que ce n’est pas l’envie qui manque).


Une fille, maigrichonne et d’aspect pas très net, passe devant moi. S’arrête. Me sourit de toutes ses dents. J’suis un type poli alors je rends  son sourire. Confiante, la drôlesse s’approche et me fais un signe du doigt qui signifie « toi et moi ». Mon sourire s’efface. Je pige illico. Une prostituée (elles se lèvent tôt ici dis donc). Je fais non de la tête. Poliment. Ca ne sert à rien d’être désagréable. Elle reste quelques minutes comme ça, à me dévisager. J’ai l’impression que ça dure une éternité. Je suis hyper gêné, mal à l’aise et ne sais pas quoi faire. Je fais semblant de me replonger dans mon livre. Elle finit par partir. 

Elle reviendra un bon quart d’heure plus tard. Et repartira bredouille.

Je repart à la quête du Quai Sisowath. Je demande mon chemin. Personne ne me comprend. Faut dire que j’ai un accent de merde en anglais (en français aussi d’ailleurs). Finalement, un policier me renseigne. Je ne suis pas loin. Sur mon chemin, les cambodgiens me regardent parfois avec insistance. Mes tatouages les laissent perplexes. Je sens qu’ils sont étonnés, mais pas choqués. Ce peuple est hallucinant de bienveillance ! Partout des sourires, partout des « bonjour » de la tête. Je prends quelques photos. Quand très vite, un autre policier m’arrête. Et il a pas l’air marrant celui-là. Il veut voir mon appareil photo.

Je vais me faire racketter, et par un flic en plus ! Je fais celui qui ne pige rien, le touriste égaré, étonné, perdu. Je sais assez bien faire ça. Il appelle son collègue. Je commence à m’inquiéter un peu. Je sais que la corruption est de rigueur ici… mais pas le premier jour, merde !

Son collègue, plus zen, me dit qu’il veut voir les photos que j’ai prises. Je m’exécute. Il me demande d’effacer toutes celles où l’on voit… l’ambassade des Etats-Unis ! J’étais dans la rue de l’ambassade et je ne le savais pas. Il est interdit de prendre des photos du bâtiment. Sans doute au cas où un p’tit Goblas rêverait de piéger ce symbole du capitalisme dégueulasse.

L’incident est clos. Je poursuis ma route. Je passe à travers un vieux marché. C’est très grand, et très dense. On y trouve de tout. Surtout des habits de marques (de contrefaçon of course), des bijoux et des tas de gadgets. La mode, ici, est aux tee-shirts  et aux sacs à l’effigie d’Angry Bird, le célèbre jeu de l’iPhone. La mode est un phénomène que je ne comprendrais jamais vraiment. Ici, les jeunes ressemblent à tous les autres jeunes de la planète. Coupe de cheveux comprises (Justin Bieber, si tu lis ces lignes…).

J’achète un Krama, le foulard à carreaux symbole du Cambodge, rendu tristement célèbre par les Khmers Rouges. Ici, le Krama est une institution. Il n’est pas seulement décoratif, il sert à tout : à se protéger de la poussière, du soleil, du vent… et peut même servir à remorquer une moto !! Il n’y a que les personnes âgées qui en portent. Les jeunes préfèrent Justin et les Angry Birds.

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