dimanche 25 décembre 2011

J'AIME LES UNS, J'AI EN HORREUR LES AUTRES

Dur de faire un bilan de ce premier mois à l’étranger, seul, sans liens, sans attaches, sans but, sans programme et sans aide. J’ai appris des choses, beaucoup de choses. Notamment qu’il y a deux sortes de voyageurs, les touristes et les baroudeurs.

Les premiers se reconnaissent facilement : ils ont un short à carreaux, des Ray Ban et un petit sac en bandoulière pour monsieur. Une petite robe à fleur et une coiffure très apprêtée pour madame. Ils forment, à mes yeux et d’après mon expérience ici, la quintessence du tourisme colonial. Ils sont bien coiffé, bien propre. Ils ont toujours la petite bouteille d'eau à porté de main. Leur démarche est bien droite, leur regard a quelque chose de souverain, ils étalent leur bling bling (ben oui, on est au Cambodge, faut porter des bijoux, marquer sa différence, son appartenance) et ont de la préciosité dans les gestes… En voyage oui, mais avec classe car faut pas déconner quand même ! Toute la condescendance du nanti, fier de ramener des cahiers et des stylos à « ces enfants si beaux et si malheureux ». Les fous ! J’ai en horreur ces voyageurs là. Ils voyagent non pas pour vivre, mais pour raconter leur « périple » au retour. Ces gens-là disent qu’ils ont « fait le Cambodge, fait le Vietnam, etc. ». Comment peut-on « faire » un pays ? J’en ai rencontré beaucoup. Pas un seul ne me restera en mémoire.

Les seconds sont mes pairs, mes amis et mes frères. Ils ont l’air un peu cradingue, ils fontl’effort de parler un petit peu la langue du pays, ils sourient souvent,  ils connaissent les coins les plus sauvages et ne mangent que les plats que les Khmers cuisinent dans les rues, ils n’ont pas peur de dormir à la belle étoile, ils ne savent pas où ils iront demain ni comment ils iront, ils se suffisent de presque rien, ils ne prennent jamais de photos,  ils sont heureux quand ils se déplacent,  ils aiment les gens avec une vraie sincérité et ne donnent jamais de leçons de moral. Ils ne se pressent jamais, ne cherchent pas à voir les sites incontournables.  Ils n’ont pas de réel travail, mais savent ce que le mot Vivre signifie. Ils ne disent jamais qu’ils ont « fait » tel ou tel pays, juste qu’ils y sont passés. Qu’ils l’ont vu « un peu » (alors qu’ils y sont depuis 3 mois).  J’ai passé le plus clair de mon temps avec eux. Vous avez deviné qu’ils ont ma préférence. J’ai passé quelques-uns des meilleurs moments de ce voyage avec eux. Je pense à Joan qui bourlingue comme un malade, ne sachant jamais où il va aller, passé maître dans l’art de la débrouille, il rêve de vivre sur un bateau. En attendant, il doit se trouver en Birmanie ou au Laos. Je ne sais pas. Je pense aussi à Phillipe, vieux loup de mer dans la plus grande tradition du mythe. Buriné, rigolard et amateur de whisky, il a navigué pendant plus de 20 sur toutes les mers du globe, de cargo en Yacht, de voilier et bateau de pêcheur. Il a vu tous les pays, bu dans tous les ports, avant de se retrouver à Kep, gérant d’une Guest House pour routards. J’aime ces gens car ils n’ont pas besoin de paraître.
Ils sont. C’est tout. J'amène un peu de leur philosophie avec moi. Faites que je la conserve longtemps.
A ceux qui me diront que je suis intolérant envers les premiers, je répondrais que oui, très certainement. Autant qu'ils sont tolérants envers eux-mêmes.

BIENTOT LA FIN

Dimanche 25. En France c’est Noël. Ici, c’est un jour comme un autre. Je suis revenu à Phnom Penh car je prends l’avion demain pour revenir en France. Je suis revenu dormir à la Long Lin Guest House, que je connais bien maintenant.

C’est bizarre de se dire que c’est déjà la fin. Pour être franc, je suis content de rentrer et de revoir ma famille, mes amours (et mes emmerdes). Si bémol il devait y avoir, ca serait l’avion. C’est chiant l’avion. C’est trop long. Pour le retour, je fais Phnom Penh – Ventiane (Laos) – Hanoï – Paris. Plus de 13h00 de vol. L’horreur quoi !

Il est 18h08. Il fait noir. Les rues sont gorgées de motos et de passants. Le bruit est assourdissant (comme toujours à Phnom Penh…), mais il va me manquer.

Je suis parti avec un but. Je n’ai fait que le frôler.

Je suis parte avec des questions. Je n’ai eu que peu de réponses et encore plus de questions.

Je suis parti avec des certitudes. Je reviens avec des doutes.

Ils m’accompagneront au prochain voyage. Celui dont je rêve déjà.

Ca sera Bornéo ou la Mongolie.

vendredi 23 décembre 2011

GOBLAS FEIGNASSE

Je n’ai pas bougé de Kep depuis que j’y suis arrivé. C’est une toute petite ville assez calme et tranquille. C’est ici que j’ai fini la semaine. Près des plages. Qui ne sont que des plages entendons-nous bien. Elles sont le domaine privilégié des Khmers surtout, qui viennent en famille se baigner et pique-niquer.

Les plages sont jolies et pas le moins du monde gorgées de touristes. Kep est surtout célèbre pour son marché aux Crabes, et le plat qui va avec : le Crabe au Poivre de Kampot.




La vie s’écoule doucement ici. Entre les invasions de fourmis rouges (je me suis fait mordre, croyez-moi, on le sent passer !!) dont les Khmer mangent les œufs, les enfants qui viennent voir qui vous êtes et qui adorent se voir en photos, les flics qui jouent au Saï avec vous (et rigolent de votre incompétence, ils ont raison), la lecture sur les plages et les soirées Whisky avec Philippe, le taulier de la Guest House… je me dis que c’est bientôt la fin. Et que revenir en France, ça va être bien aussi !






VENDS DEMEURE A RAFRAICHIR SUR KEP

Beaucoup de vielles maisons délabrées, datant du protectorat français, sont visibles à Kep. Conçues par les élèves de Le Corbusier, certaines sont à vendre (150 000 euros, terrains compris). Juste une couche de peinture et on en parle plus (une sacré dose tout de même hein !).



A noter quand même que, en qualité d’étranger, vous n’avez pas le droit de les acheter ! En effet, il est impossible, pour un expat de devenir propriétaire « au sol » d’une maison. Sauf si vous vous mariez avec une Khmer (bonjour la galère) ou si vous faite appel à un prête-nom.

MON AMI LIM


Outre mes parties de Saï, je passe mes journées avec Lim, un chauffeur de Tuk-Tuk avec qui j’ai sympathisé. Il m’emmène partout, me fait découvrir des coins paumés et des bistrot bien glauques, perdus dans la forêt !

Un type vraiment charmant, plein d’humour, qui picte pas une ligne d’anglais ! Mais on se comprend avec des gestes. Toujours souriant, toujours OK pour tout !

On a déjeuner près des singes ! Les bestiaux sont assez maousses, et plutôt agressif quand ils ont faim. 
J'en menais pas large à vrai dire. Lim leur a donné un fruit et on était quitte avec lui !




J'AURAI DU FAIRE DU FOOT

Cela fait deux jours de suite que je joue, tous les après-midi, au Saï, le jeu préféré des Khmer. Ca consiste à s’envoyer une sorte de volant (comme au badminton) avec les pieds, les mains ou la tête ! J’adore ce jeu. J’ai fait une partie toute l’après midi avec des chauffeurs de Tuk-Tuk et des flics ! C’est assez physique !

Mais comme j’étais nul au foot, je suis nul au Saï. CQFD. Mais c’est franchement sympa et il est de rigueur qu’un joueur vienne se greffer à la partie régulièrement. D’une partie à 3, on finit à 7 ou 8 joueurs !

Même les enfants y jouent. Quand je pense que chez nous, si ils n’ont pas jeux vidéo ou d’argent, ils se font chier !!!!

mercredi 21 décembre 2011

POURQUOI JE NE VERRAI PAS ANGKOR

Attention, texte avec des morceaux chiants dedans !

Voir Angkor, c’est quasiment une institution. Un passage obligé. Un périple effectué chaque année avec une religiosité (si l’on me pardonne ce terme) inaltérable par des milliers de voyageurs.
Pour beaucoup, il est impensable d’aller au Cambodge sans voir la splendeur des temples d’Angkor.

Pas pour moi. Je me fous d’Angkor. Littéralement. Je ne suis pas ici pour ça.
Mon voyage n’a jamais eu pour but de visiter les  « incontournables » trésors Khmers. Aussi spirituels soient-ils. Je ne voyage pas pour visiter ce qui m’entoure, mais pour visiter ce qui est en moi. Je voyage pour fléchir sur moi, pas pour me redresser vers les autres.

Je voyage pour être. Pour tenter de ressentir ce que Romain Rolland appelait le « sentiment océanique ».  Ou encore l’expérience du « Sublime » relatée par bon nombre de Philosophes (je préfère la version de Schopenhauer). Cette sensation d’être dans un tout. De plonger dans une réalité qui dépasse l’entendement et qui, de fait, rend les mécanismes de l’imagination totalement absconds. Soyons franc : je ne l’ai pas encore trouvé. Mais je l’ai frôlé. Je l’ai senti. C’était à ma portée. C’est un début.
Je voyage parce que je ne voulais plus me résigner à vivre entre mes quatre murs et me contenter de rêver en consommant des images. Je voyage parce que je voulais m’aligner sur mes rêves de gamins – nos rêveries de mômes ont cette noblesse que n’auront jamais celles des adultes.

Depuis presqu’un mois, je voyage au jour le jour. Ne sachant jamais où je dormirais le lendemain, ni dans quelle province j’irai ni comment y parvenir. Pas de préparation, pas d’assurance, pas de filet de sécurité. Je vais au gré du vent, un coup, au Nord, un coup au Sud. Je voyage sans cette facilité qui rend l’existence tiède : circuit organisé, hôtel prépayé, repas prévu, itinéraire arrangé, accompagnement professionnel… Ce genre de trip n’est pas pour moi car il incite à rester en surface, à passer à côté des choses. Il incite au voyage paresseux et rassurant. Périple inodore et incolore.
Je suis parti comme on fuit (L’éloge de la Fuite d’Henri Laborit est un de mes livres de chevet), non pas pour me trouver (je sais qui je suis) mais pour me réinventer. Construire une autre existence. Un autre Goblas. L’ancien a suffisamment vécu. L’amorce a déjà été faite, il y a plusieurs mois (je me comprends). Le voyage n’en est que la suite logique. La solitude en est la condition inaltérable : on ne peut se changer que seul, loin du regard et du jugement des autres.

Je voyage aussi pour revenir. Un peu plus vieux de quelques jours. Peut-être pas plus « sage », mais peut-être plus conscient. Peut-être plus attentif au monde et aux autres (et il faut l’être, attentif, lorsqu’on bourlingue, sous peine de se retrouver dans des misères inextricables). J’ai sans cesse avec moi cette phrase extraite du Manuel d’Epictète (un philosophe d’une étonnante sècheresse) : « S’il y a un art de bien parler, il y a aussi un art de bien entendre ». J’y travaille.

Je voyage aussi parce que je ne veux pas prendre au sérieux la réalité factuelle. Du moins, les faits tels qu’on les entend de façon paradigmatique : les factures, les impôts, la position sociale, la compte en banque, l’opinion politique, le vote, la mode et tous les colifichets sociaux imaginables. Il en est de même pour le travail. Didier H en connaît quelque chose pour avoir supporté mes opinions à ce sujet lors d’une soirée que je garde en mémoire. Que l’on ne s’y trompe pas. J’aime le mot Travail. J’ai en horreur le mot Emploi.

Je voyage parce que, comme le souligne Antoine Marcel (lisez le « Traité de la Cabane Solitaire » de toute urgence !!), le terme « Le recours aux forêts » (inventé par Ernst Jünger et remis au goût du jour par Onfray) me fait un bien immédiat. Certain(e)s savent que j’ai cette phrase sur un bracelet en cuir qui ne me quitte jamais.
Je ne verrai donc pas Angkor. Ni Sihanoukville. Ni Siem Reap. Ni Battambang.

Je n’en ai pas besoin.

CEUX QUI M'ACCOMPAGNENT

Lorsqu’on marche, il est inévitable que, à un moment donné, on fléchisse sur soi. Que nos pensées s’échappent de nous pour aller chercher des images et des réflexions quelque part dans notre profondeur. En suivant les rails, malgré la musique du MP3 (de Free Bird à Just Breathe), je ne pouvais m’empêcher de penser à ceux qui me tiennent à cœur. Dans le désordre bien sûr, ces petits messages sont pour eux. Qu’ils sachent que tous, sans exception, me manquent beaucoup. Et qu’ils accompagnent toujours mes pas !!!

-          A Dundee, à qui je pense souvent, et qui, quelques mois plus tôt, était lui aussi sur les routes. Mon voyage fait écho au sien. Qu’il le veuille ou non. Sans lui, je ne serais pas ici.

-          A Tom, dont je ne cesse de fantasmer les retrouvailles : a-t-il grandit ? A-t-il été sage ? Suit-il ce blog ? Pense t-il à moi aussi souvent que je pense à lui ? Sait-il au moins qu’il est la personne la plus importante de ma misérable et merdeuse existence ? Même si je ne suis plus aussi souvent présent ?

-          A 3 autres vermines, qui se reconnaîtront. Au plus grand auquel je pense en me disant que, finalement, ne pas aller à Toulouse, c’est pas bien grave. A la gamine, que j’ai connu petite et plate, et qui grandit trop vite. Et au dernier, qui doit rester coller à son écran favori, pour ne pas subir une existence dans laquelle il ne se reconnaît peut-être pas beaucoup.

-          A la Morue de Base, qui me supporte depuis près d’une décennie, qui souffre de mon instabilité chronique, qui parfois s’efface pour me laisser la place devant, qui depuis quelques mois  est devenue bien plus pour moi qu’une « simple » amoureuse car… elle Sait. Les mots sont inutiles avec elle.

-          A Jack The Ripper, certainement le mec qui me connaît le mieux. Nos conversations me manquent, manger chez lui me manquent, parler cinoche avec  lui me manque, déblatérer 3h00 durant sur le sens de la vie et de l’amour me manque. Vivement que je le revois !!

-          A Didier et Virginie, pour qui « aider son prochain » (débarrasser de sa dimension chrétienne. On se comprend) est bien plus qu’une conception. Une vraie manière de vivre. Une vraie leçon de fraternité. Des gens comme ça, on n’en rencontre qu’une fois dans sa vie. C’est pour ça qu’ils me sont précieux (entre autre).

-          A Françoise et Bernard. La première pour le regard incroyable qu’elle porte sur le monde et sur mon monde. Sa manière de se questionner et d’écouter mes doutes et mes confidences.  Le genre de rencontre qui bouleverse votre vie à jamais ! Le second pour sa droiture, sa discrétion, ses cadeaux en bois (il comprendra) et sa manière de concevoir une existence simple à coups de pédale. Les deux parce qu’ils sont devenus bien plus que des amis.

-          A Philippe, les deux Frédéric, Bruno, les deux Didier, Olivier, Daniel, Christophe, Bertrand, Marc, les deux Hervé, François et tous ceux que malheureusement j’oublie. Autant d’hommes (et une femme) qui m’ont ouvert les bras et leurs cœurs. Il y a dans mon existence un « avant » et un « après » cette rencontre. Je n’ai plus jamais été le même après eux. Plus jamais été vraiment seul.  Ils sont ma famille. Dire que nos « rendez-vous » me manquent est un euphémisme.

-          Jean-Paul et Evelyne. Le premier pour ses conversations et son érudition, pour Jean Meslier, pour l’anarchisme, le poing levé et l’envie parfois d’en claquer à la tronche de certains. Et pour son whisky et son inimitable pipe (qu’il sache que je pense à lui durant son épreuve actuelle) ! La seconde pour son incroyable classe, sa gentillesse a toute épreuve, son sourire toujours sincère, sa lucidité… et ses incroyables talents de cuisinière (sans oublier sa maison Modes & travaux)

-          Armelle pour sa folie à peine contenue, sa délicatesse et sa franchise, sa noblesse de cœur et son amour pour… mes fesses !

-          Alain et Virginie. Le premier parce que je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi calme, d’aussi compréhensif, d’aussi patient et d’aussi sincère avec moi. Même si je ne le vois pas souvent, il est de ceux dont le cœur n’est jamais loin. La seconde pour sa franchise, sa grande gueule et surtout parce qu’elle est complètement cinglée !

-          Les Fontaines (Kathy, Marie et la bande) parce qu’elles sont toutes plus jolies les unes que les autres, plus intelligentes les unes que les autres, plus douces et accueillantes les unes que les autres.

-          Fabien pour sa radicalité existentielle, nos discussions passionnées, pour ses talents de graphistes, sa disponibilité envers moi, son honnêteté sans faille et sa générosité à l’épreuve de tout !  

-          Dirk et Bobby. Le premier parce qu’il aime m’insulter et croit que je mange les vieilles et abuse des enfants. Le second pour ses critiques de films enlevées et judicieuses !

Et à toutes celle et ceux qui se reconnaitront et qui savent que si je ne dis rien ici, je n'en pense pas moins. Loin de là !

mardi 20 décembre 2011

LA SOUFFRANCE D'UN SOT PRETENTIEUX

Mardi. Sur ma carte et grâce à la boussole, je repère la route qui m’emmènera à pied de Kampot jusque Phnom Penhn, hors voies goudronnées. La nationale cumule 149 kilomètres. Moi, je veux marcher en parallèle et suivre la voie de chemin de fer construite par les français (et en cours de réfection)que traverse des ponts aussi hauts que dangereux. 170 kilomètres environ. La vache !


Sac sur le dos, MP3 dans les oreilles, Kramas autour du coup contre la sueur, je prends la route. On verra bien. J’ai beaucoup marché au Cambodge. Mais jamais sur de telles distances. Pas sur que je tienne le coup. Mais je ferais le max. Je sais que je ne suis pas en super forme (quoi que meilleure qu’à mon arrivée)… mais je ne me doutais pas à quel point.
Départ vers 9H00 environ. Le ciel est couvert. Ca facilite les choses (moins chaud). Je longe les rails qui vont vers l’Ouest, vers Kep, avant de remonter vers le Nord et sa capitale. Avec une moyenne de 5 kilomètres par heure (c’est à peu près ce que j’avais marché au Ratanakiri), je compte marcher près de 30 kilomètres par jour. Avec des haltes régulières. De manière optimiste, j’arriverais à Phnom Penh via sa banlieue Sud (et ses bidonvilles dégueulasses) en 5 jours. Je terminerais les derniers kilomètres en tuk-tuk. Voilà pour la théorie.

La pratique fut tout autre.

J’avale les kilomètres avec pour objectif de rejoindre kep (26 kilomètres) avant la nuit, dormir sur place et reprendre la route à la fraîche. Et ainsi de suite chaque jour. Malgré le ciel couvert, la chaleur s’intensifie au rythme de mes pas. Je perle. Les 10 premiers kilomètres sont plutôt aisés. Les 16 suivants seront mon purgatoire.

Je croise pas mal de gens sur ma route. Un coiffeur de village qui m’offre une chaise à l’ombre pour quelques minutes, un moine dans un temple qui me dit que je suis totalement fou de faire ça, une famille qui m’offre du jus de canne à sucre (dégueu, mais bienvenue), un enfant qui va me suivre durant près de 2 kilomètres sans jamais m’adresser la parole avant de disparaître devant moi et des écoliers heureux de me voir et qui veulent être pris en photo ! La vie qui règne en périphérie de la voir de chemin de fer est aussi belle que tumultueuse. Un type qui marche, sacs à dos, seul, sur des kilomètres est pour eux une aberration. Donc un spectacle.




Le sac commence à me poser des problèmes. Il est de très bonne qualité, pas trop lourd (15 ou 16 kilos au jugé) et pratique. Mais mes épaules me font horriblement souffrir et au fur et à mesure, j’ai la sensation qu’il pèse une tonne. Mes pieds commencent à chauffer. Mon souffle devient de plus en plus court et haletant. Mes mollets tremblent quand je m’arrête. J’ai du sucre sur moi. J’en prends lors de mes courtes haltes. Mais ces dernières sont de plus en plus problématiques car j’ai de plus en plus de mal à repartir à chaque fois. Et ce putain de soleil qui appuie sur mon crâne. Et pas d’ombre à mille lieux alentours.

Je commence à avoir mal au crâne.

Je ne sais plus combien de kilomètres j’ai parcouru, mais je commence à regretter ce plan prétentieux digne d’un sot !

J’arrive près d’une grande route de terre et m’effondre au sol, sans même prendre la peine de retirer mon sac. Je suis ruiné. Physiquement et psychologiquement. Je reste cloué là. Incapable de me lever. Ma tête me fait mal. J’avale un cachet avec une gorgée d’eau chaude (leçon du jour : ne jamais mettre sa bouteille à l’extérieur du sac !). Mon esprit veut repartir, mon corps refuse. Je me sens vraiment désemparé !

Je ne sais pas où je suis. Je demande à un paysan si Kep est encore loin.

Il me répond que j’y suis. Qu’ici, c’est l’entrée de la ville. Et même pas un panneau pour me prévenir !

Cette nouvelle me donne un ultime élan ! Je me lève et décide de marcher jusqu’à ce que je trouve la premier Guest House du coin. Elle se trouve 200 mètres plus loin. Coup de chance. Je dois avoir l’air inquiétant. Les gens accueillent ma venue avec des yeux ronds. Je demande si il reste une chambre de libre. Pas de soucis. Le patron est français en plus.

Me demande d’où je viens. Je lui dit que je viens de faire Kampot-Kep à pied et que je suis anéanti. Il sourit, me dit que je suis malade de marcher sous cette chaleur et me donne ma chambre.

Je m’écroule sur le lit frais avec délice en me disant que je suis un con, un incapable, un branleur prétentieux qui a voulu jouer au grand. Et qui n’a pu aller plus loin que 26 kilomètres. J’ai de la déception et de l’amertume.

Et pas mal de honte.

SPECIAL CINE 4 ASS

Durant ma période de turista (mais aussi pendant quelques soirées solo ou je n’arrivais pas à dormir), je me suis servi du Netbook de Nathalie pour mater quelques films. Les lignes qui suivent sont donc surtout réservées au staff de CINE 4 ASS.

-          HOSTEL 3 : Anecdotique, frileux malgré quelques passages bien gorasses, prévisible et ronflant. Un DTV cependant pas complètement raté, mais très dispensable.

-          FINAL DESTINATION 5 : Entendons-nous bien : on regarde un Destination Finale uniquement pour le fun de ces mises à mort. Seulement voilà, la sauce ne prend vraiment plus tant la série tourne sur elle-même et ne se renouvelle jamais. Surfait et inutile, ce cinquième opus ne s’imposait franchement pas. Reste quelques scènes chocs bien gratinées !

-          BLACKTHORN : Le plus beau, le plus émouvant, le plus philosophique, le plus sincère et le plus magnifique des westerns depuis TRUE GRITT. Une claque dans la tronche !

-          LES MYTHOS : j’ai perdu 23 neurones et 1h30 de ma misérable existence. J’ai honte. Mais j’étais malade.

-          SUPER 8 : Carrément Spelbiergien ! Estampillé années 80, le film se regarde avec un plaisir coupable. C’est peut-être pas le film du siècle, mais c’est racé, bien joué, passionnant, et divertissant. Pas une claque mais un Entertainment digne de ce nom. Faut vraiment être un pisse- froid pour ne pas aimer (ils se reconnaitront) !

LE SORT S'ACHARNE CONTRE MOI

Après la soirée réussie d’hier, je décide de lever le camp. Je veux quitter Kampot et rejoindre Phnom Penh à pied ! 149 kilomètres. Et j’ai 8 jours pour y parvenir. Jouable. Je bois mon café du matin en compagnie de Jonathan, le militaire (cf. photo du post ci-dessous). Et là, patatras !! Le sort joue contre moi ! La diarrhée refait son apparition. Je crois que j’ai repris une nourriture normale un peu trop vite (à moins que la sale gueule de Dirk ne suffit plus à me constiper). Le pire n’est pas là : je me retrouve du coup encore une fois bloqué dans la Guest House au dortoir ! J’enrage !
Petite consolation, Jonathan reste encore ici cette nuit. On se tiendra compagnie. On passe toute la journée à discuter de nos convictions respectives (religieuses, militaires, politiques, économiques, etc.). Bien qu’ayant des idées extrêmes – en gros, pour lui, l’armée a largement les moyens de prendre le pouvoir en France et de mettre tout le monde au pas, ne manque qu’un leader charismatique qui aurait les couilles de le faire – Jonathan est un garçon que j’aime beaucoup. Il est cultivé, très intelligent et argumente ses idées avec un vocabulaire très précis (il fait Saint Cyr, ceci explique cela). Nous sommes carrément opposés sur tout, mais cela n’empêche pas des discussions passionnantes et un respect mutuel profond. Vraiment une très très jolie rencontre.

Maintenant, reste plus qu’à attendre que cette saloperie de chiasse passe. Rien mangé de la journée, pour pas titiller le bide. Je m’endors crevé.

L'ATHEE, LE CHRETIEN ET LE MUSULMAN

Après l’épisode diarrhée de Phnom Penh (qui c'est effacé grâce au coca et au riz blanc, mais aussi en pensant très fort à Dirk, sur les conseils de Dundee), je quitte la capitale (où j’ai quand même passé de sacrés moments avec un couple de psychologue français) je prends la direction de Kampot, dans le sud.

Je trouve une Guest House à 3 dollars. Pas cher. Je comprends vite le prix défiant toute concurrence : je dors dans un dortoir avec d’autres travellers. Carrément pas mon truc. Mais il est tard et je décide de n’y passer qu’une nuit. Histoire d’ajouter un peu à ma déception, la Guest House accueille beaucoup de routards qui ont, je pense, pas vraiment la même philosophie du voyage que moi : ils passent leur soirée à boire et à faire la fête. Misanthrope à mes heures, ça me fait carrément chier ! Ce genre d’ambiance n’est pas pour moi.

Mais le lieu est vraiment joli, ça compense. Lors de la soirée, je fais connaissance avec deux personnalités uniques : Jonathan et Sallah. Le premier est un militaire Saint Cyrien, protestant forcené, adepte du radicalisme et persuadé qu’il faudrait remettre de l’ordre par la force en France. Comble de l’injustice : il est extrêmement intelligent et cultivé. Le second est un musulman convaincu, qui reluque le cul des filles et qui trouve que Dieu est la meilleure chose du monde. Sachant que je suis un athée radical, la discussion s’impose. Elle durera jusqu’au bout de la nuit. Passionnante, enlevée, impatiente mais toujours tolérante et courtoise. Une première pour moi ! Les rencontres que je fais ici sont parmi les plus belles que j’ai jamais faites !

Je m’endors dans ce putain de dortoir, heureux d’avoir eu enfin un débat digne de ce nom. Et il faut que ce soit dans un dortoir puant au fin fond du Cambodge !

vendredi 16 décembre 2011

JE TENTE. TANT PIS

Samedi 17 décembre. Voilà 3 jours que je suis coincé à Phnom Penh avec cette diarrhée qui ne me quitte pas. L'Arestal ne fait peut être pas effet, j'en sais rien. Mon doc m'a dit de prendre un cachet à chaque diarrhée.
Problème, la sel liquide me submerge après chaque repas. Je mange donc très peu, de peur de veoir courir au bog.
Je maigri encore je crois. A moins que je ne sois parano. Je ne sais pas. Ca me fait vraiment chier d'être malade. Je ne suis pas un bon malade.
Tant pis, demain dimanche, je pars quand même pour Kep, je verrais bien. Pas envie de rester ici tout le reste du voyage.
Mon ventre commence parfois à ballonner. Mais toujours pas de nausées ni de maux de tête.
Prions pour que ça passe !

BAD TRIP IN THE BOG

Je quitte le Ratanakiri pour descendre vers le sud. Kep ou Kampot, je ne sais pas (surtout pas Sihanoukville).
Arrêt obligatoire à Phnom Penh, après un trajet cauchemardesque de plusieurs heures dans un minibus, où régnaient (authentique !) odeurs infectes de poissons et autres éléments inconnus, une chaleur écrasante et des gens qui vomissaient. L'enfer !

De retour à Phnom Penh, je me prend en pleine gueule le chaos de la foule, des voitures, des klaxons, des motos, des touristes et des rabatteurs. L'enfer toujours.
Je me prend une Guest House pour la nuit. je prendrais la correspondance pour Kep ou Kampot demain (c'est le même trajet).

Et là, patatra ! Diarrhéée chronique ! A chaque fois que je mange, je vais à la sel (pas besoin de détail, on est d'accord) juste après. Je me vide.

Merde quelle poisse. J'ai un médoc contre ça (Arestal, pour les connaisseurs), mais ca reste problématique. Pas de fièvre pour l'instant, ni de maux de ventre (hormi quelques ballonements) ni de nausées. Je croise les doigts pour que ça passe. En attendant, je suis coincé ici.

Fait chier.

LA FORCE, LA VRAIE.

Ratanakiri. Mercredi.  Je m’enfonce dans la jungle pour trouver les cascades. 10 kilomètres de marche. Plus de 5h00 d’après mes calculs. Mais après 2 bonnes heures, je n’en peux plus. J’arrête un Moto-Dop et lui demande me déposer tout près des cascades, au cœur de la jungle, près des plantations de caoutchouc. Et j’ai bien fait car j’étais pas dans le bon sens !!!!!!

Finalement, le conducteur me dépose devant la première des trois. Je ferais le reste à pied. Je n’avais jamais vu de ma vie, en vrai, une cascade. C’est… comment dire… comment trouver les mots ? Je ne sais pas comment traduire cette impression en fait. Ca a quelque chose de magique. Quelque chose comme une sorte de démonstration d’une incroyable puissance.

Une force inouïe contenue dans des gouttelettes d’eau qui vient s’écraser contre des rochers ou qui vient remplir un lac. Le bruit assourdissant (mais bien heureux celui-là), une vraie quiétude qui commence à  vous envahir. Quelque chose comme une communion. Une compréhension doublée d’une humilité. Cerise sur le gâteau pour moi, cette cascade offre à l'oeil averti un passage derrière ses eaux. Gravir des rochers glissants, une végéation molle et traître, pour finalement m'arrêter juste derrière les trombes d'eau. je reçois de plein fouet des millions de gouttes d'eau en plein visage. La force qui règne ici est sans égal !
Je tente une photo de derrière (ci-dessous). Pas facile.

L’expérience du sublime ? Pas loin. J’étais seul, face à cette cascade. Rempli d’un océan de tranquillité… puis vinrent les autres touristes.

Las, je pars vers les deux autres, pas très loin. Là encore, le choc de la nature me prend de plein fouet ! Là encore je me sens être. C’est difficile à expliquer je sais bien. C’est comme si, d’un coup, je prenais conscience de la véritable portée de la nature avec un grand N. Dans tout ce qu’elle a de splendide, de généreux pour celui qui sait voir, de féroce et d’impitoyable.



Je suis dans un élément autre. Et j’adore être là ! Mais toujours les touristes… encore et toujours.

Jamais vraiment seul. Seul comme je le veux. Tant pis, l’expérience était courte, mais valait vraiment le coup !

jeudi 15 décembre 2011

JE VEUX DORMIR MOI !

Dormir au Cambodge, l’air de rien, est une vraie catastrophe pour celui qui a le sommeil léger (comme moi). Que ce soit dans les villes ou les campagnes ou encore la jungle, le temps de repos n’est jamais optimum. Pourquoi ? Simplement parce qu’il y a tout le temps du bruit. Le calme semble ne pas exister dans ce pays !

Si vous êtes en ville, Le chaos des rues se termine vers 23h00 ou Minuit (sauf dans les coins touristiques où les étrangers un peu bourrés – et il y en a pas mal – s’époumonent sans que l’ont comprenne un traitre mots de leur baraguinages)  pour rependre dès 5h00 du matin. Dès cette heure, c’est un festival de klaxon, de moto, de tuk-tuk et autres ramasseurs d’ordures et vendeurs qui vont vous réveiller. Et ce, peu importe la localisation de votre chambre. Immersion garantie !

En campagne, peu de klaxon et de crieurs. Mais dès 4h00, les coqs Khmers hurlent le réveil ! Bientôt suivis par les chiens. Ce qui est étonnant ici, c’est que dès qu’un animal commence à faire chier (à 4h00 du matin, un animal fait chier, forcément), ses congénères lui donnent la réplique ! Ce qui fait que vous êtes réveillé par 12 coqs et 34 clebs, qui beuglent tous en même temps ! Et d’un coup, vous avez envie de vous venger et de manger du chien.

En pleine jungle, c’est pas franchement mieux. Dès 4h00, les oiseaux et autres bestioles inconnues de mes services rivalisent de cris, de sifflements, de hurlements, de « tac-tac », de « rouloulouuuu » et d’autres sons qu’aucun mot digne de ce nom ne pourrait retranscrire. Mais pour être tout à fait franc, c’est quand même génial de se réveiller au cœur de la jungle, avec des bruits d’ambiance digne de Greystoke !

LE LAC ET LA STAR !

Mardi, je suis allé au Yeak Loam lake.  Un lac splendide, d’une rondeur quasi parfaite (les photos du lac vu du ciel montre une forme circulaire épatante) et où l’eau est d’une clarté qui donne envie.

Le lac se trouve plus en profondeur, près des collines du Ratanakiri. J’ai marché 2h00 pour le trouver. Autant dire que j’étais sur les rotules, en sueur et les mollets tremblants. 2h00 de marche sous le soleil, sans eau (j’avais oublié d’en prendre) avec la poussière rouge qui colle aux fringues.
Mais une fois face au lac, on se dit que ca valait le coup d’en chier. Sur place, des petites échoppes vendent de quoi boire et de quoi manger. Mon repas : une bouteille d’eau, 3 bananes. Suffisant. Je me trouve une cabane (il y en a quelques-unes ici) et je me repose une petite heure



Je décide de faire le tour du lac. Une autre heure de marche, en pleine jungle, dense et accidentée. Je remercie mes chaussures de marche qui me sauve de pas mal d’embûches (les arbres morts sont légions ici, ainsi que les pentes glissantes et les pierres humides).

Après avoir fait le tour, je rencontre des Khmers, qui m’invitent à me joindre à eux pour le repas et l’alcool de riz. J’accepte. C’est effarant le nombre de gens qui vous invite à manger et à boire dans ce pays !!! Je finis l’après midi en leur compagnie. Je comprends que l’un d’eux, Wayu, est une star locale. Chanteur, magicien et humoriste, il passe  beaucoup à la télévision. Comme pour me le prouver, il me montre une vidéo d’une émission dont il est la star. Marrant.

lundi 12 décembre 2011

RATANAKIRI

Arrivée dans le Ratanakiri, au Nord-Est, entre la frontière du Laos et celle du Vietnam. Le changement de nature et de climat est prégnant. Ici, la terre est rouge et colle aux cheveux, aux habits et à la peau. C’est pire à la saison des pluies, la terre se transforme en une boue collante rougeâtre.
La nature est luxuriante ici, on est proche des collines, et la végétation est touffu. Je débarque à Ban Lung, la seule « grosse » ville de la province. Dans cette ville comme dans toutes celles alentour, l’ambiance est très Far West. Larges rues de terre, maison en bois de chaque côté, mouvements incessants de motos et de vélos et baroudeurs dans les rues 24/24.

Je choisi de dormir au Tree Top Ecolodge, où on loue des bungalows perchés dans les arbres avec vue sur la vallée. C’est extrêmement tranquille. C’est surtout magnifique ! Je suis en plein cœur de la nature. A quelques mètres du sol.



Le climat aussi est différent, il fait plus frais. Cette nuit, j’ai eu froid, c’est dire ! Moustiquaire indispensable dès le coucher du soleil !

J’ai retrouvé Katie et Adam (ce dernier est surnommé Bogbrush Man), un couple d’étudiants venu de Londres et avec qui j’avais sympathisé sur la route qui mène à Stung Treng. Le cambodge est petit et il n’est pas rare de croiser des routards que l’on a déjà vus.

On passe la soirée ensemble à vider du Whisky Khmère. Qui n’est pas mauvais cela dit. Et pas cher (1 dollar le litre). Nous sommes rejoints par un autre couple de routard anglais. Alice et Charly. A cinq, on s’avale la bouteille en moins d’une heure, Adam file en chercher une autre. Je me plains de mon anglais, mais eux me disent qu’il est parfait et suffisant pour se faire comprendre. Il ne faut pas grand-chose pour rendre heureux un Goblas en fin de compte.

dimanche 11 décembre 2011

DEUX OU TROIS CHOSES QUE J'AI APPRISES

Deux ou trois trucs que j’ai appris sur les cambodgiens (et qui peuvent toujours servir, on ne sait jamais)

-          Les cambodgien sont souriants et disent oui tout le temps. Mais ils ne comprennent pas souvent  ce que vous dites.

-          Ils se lèvent très tôt (environ 6h00) et se couchent assez tôt également (22h00 environ).

-          Ils ont un superbe pays mais ne le respectent pas. Les déchets sont partout ici. Le Cambodge ressemble parfois à une vraie décharge.

-          Ils roulent n’importe comment, mais n’ont que de rares accidents car ils conduisent lentement (ne dépassant presque jamais le 40 km/h).

-          Les distances entre les villes principales sont énormes (Daniel avait raison !).

-          Ils ne comprennent pas qu’un étranger puisse avoir envie de marcher. Pour eux, les distances sont longues et marcher est impensable.

-          Les enfants disent « Hello » tout le temps avec un grand sourire, et peuvent vous chiper votre sac avec un grand sourire. Surtout dans les villes.

-          Le Mékong est magnifique, certainement un des plus beaux fleuves du monde. Mais il est d’une saleté effarante ! Le Nil est plus propre, c’est dire ! En somme, le Mékong, c’est le Gange de l’Asie du Sud-Est.

-          On peut manger à toute heure du jour, partout, tout le temps, et pour pas cher.

-          Leur café est… spécial et colle à l’estomac. Mais on s’habitue.

-          Tout le monde roule à moto, même les gamins (à 10 ans ils conduisent une 125 cm2 les doigts dans le nez).

-          Leur nourriture est assez simple : nouille ou riz, légumes, viandes et poissons. C’est l’assaisonnement et l’arrangement des ingrédients qui fait la diversité.

-          Les Cambodgiens mangent souvent, et ils restent minces et athlétiques ! Ils feraient hurler de jalousie toutes celles (et ceux) qui sont obsédés par leur forme corporelle.

-          Ils ont des petits chiens ridiculement laids, mais qui aboient hyper fort !

-          Les poules, les chats, les rats, les lézards, les chiens, les bœufs, les buffles et les chevaux font parti du paysage. Ils traînent partout et personne ne semblent s’en soucier.

-          Leurs boites de nuit ressemblent à des réunions de Yakuzas. Comme dans les films !

-          Les prostituées sont jeunes, maigres, vulgaires et maquillées comme une voiture volée. 50% d’entres elles ont le SIDA.

-          Posséder un 4X4 est un signe extérieur de richesse. La plupart n’en ont pas évidemment.

-          Les filles ne s’intéressent aux garçons que s’ils ont de l’argent. La beauté semble un critère très relatif.

-          Le tatouage est mal vue par les cambodgiennes.

-          La peau blanche est un critère de beauté. Personne ne se met au soleil, surtout pas les filles.

-          Ils mangent le poivre par grappe entière ! J’ai essayé. Mes hémorroïdes s’en souviennent !

-          Le vin est rare, donc cher. Très cher !

-          La marque de cigarette la plus courante est Alain Delon.

-          Ils mangent de la soupe de nouille au porc dès le matin. J’ai essayé. Pas mauvais.

-          Il n’y a pas d’enfants mendiants dans les provinces reculées. Ca ne se fait pas.

-          Les enfants sont rois. Ils sont très beaux, crados, se baladent en slip toute la journée, jouent avec de la terre et semblent, ma foi, très heureux de vivre.

-          Dès 16h00, les adolescents jouent tous au même jeu : une sorte de volant (comme au Badminton) que l’on se renvoie avec le pied ou la main. Le premier qui le rate a perdu ! Ca fait fureur ici :!

-          Les cambodgien vivent le plus souvent dehors.

-          Avec des pointes à 30 °, le mois de décembre est, pour un cambodgien, le mois le plus frais (je rêve !)

-          La majorité n’a jamais vu la neige.

-          C’est difficile de dormir chez les habitants. Soit ils ne vous comprennent pas, soit vous leur faite peur. J’ai essayé, j’ai pas encore réussi.

-          On peut dormir dans les Wat (les pagodes) il parait. Encore faut-il les trouver. Tous les villages n’en possèdent pas forcément. Pas simple.

-          Les cambodgiens ne comprennent pas qu’un touriste veuille dormir chez eux. « Il y a des Guest House pour ça », disent-ils.

-          Ils font de la gymnastique le soir. Jamais le matin.

-          Dans les provinces, l’eau du Mékong, du Tonlé ou encore du Sékong sert à tout : laver le corps (pas souvent), les habits, les motos, à pisser dedans, à faire boire les animaux et à pêcher le poisson.

-          Les cambodgiens crachent tout le temps ! Et de sacrés glaviots en plus !

-          Leur télévision ne passe que des émissions comiques ou des clips vidéos  hallucinants de guimauve. Toutes leurs chansons romantiques ne parlent que de garçon qui aime une fille en secret. Ou vice versa. Les cambodgiens raffolent de ça ! Je me suis gauffré plus de 4h00 de clip sirupeux en allant à Stung Treng. L’enfer existe, je l’ai vécu !

-         Pour être du dernier chic, il faut porter un tee-shirt Angry Birds !

Le Krama ne se porte que dans les provinces reculées et les villages.

-          Le papier cul n’existe pas dans la culture cambodgienne



Malgré tout ça, les Cambodgiens sont sans conteste les gens les plus merveilleux qu’il m’ait été donné de voir et de connaître. Sans restriction !