"C'EST PAS MOI J'AI RIEN FAIT"

Un autre jour à Phnom Penh. Je continue de visiter cette mégapole tentaculaire qui regorge de surprises, de ruelles glauques et de quartiers plus ou moins bien famés ! Dans le coin des étrangers, sur le quai face au Tonlé Sap (la rivière), les enfants sont les rois. Les rois du bitume, de la débrouille, du petit larcin et de la vente à la sauvette de livres et autres colifichets inutiles qui finiront dans les tiroirs. Ils ont entre 4 et 10 ans, se déplacent en bande et semblent régner sur le quartier. On les voit déambuler dans les rues jusque tard dans la nuit. Crado, pieds nus, tee-shirt troué, cheveux dégueulasses, short usé… bref c’est Oliver Twist au pays des Khmers !

Pour les étrangers, ces clodos hauts comme trois pommes sont attendrissants avec leurs bouilles aussi mimines que cradingues. Mais que l’on ne s’y trompe pas. Un regard de trop, un sourire de plus et hop ! le gnôme a déjà la main sur votre portable. Vous le choppez et il vous regarde avec cet air énervant du « c’est pas moi je vous jure j’ai rien fait ».  Je le sais, me suis fait avoir !

Suis installé pépère en terrasse et je tape quelques lignes sur le netbook de Nathalie (si tu lis ces lignes) quand une petite crapoteuse d’à peine 5 ou 6 ans me colle aux basques. Elle regarde l’ordi, tapote le clavier (et fout en l’air mon texte), joue avec la souris et semble fascinée ! Moi, vous pensez, baltringue et nanti d’un égo d’éducateur frustré, je la laisse faire. Elle fait des sourires, marmonne des mots que je ne comprends pas, quand soudain elle est expulsée de la terrasse manu militari par la tenancière à grands coups de pompes dans le derche. Quand même c’est vache !

Ben pas tant que ça en fait. La patronne me fait savoir que mon sac était presque ouvert ! Me suis fait avoir comme un bleu !

Conclusion, comme dit quelqu’un qui m’est cher (et que tout le monde connait) « les mômes c’est de la vermine » !